Dans le cadre de l'enseignement de la spécialité Humanités, littérature et philosophie, une sortie au tribunal de Bordeaux a été organisée, en première, en octobre 2021.

Le programme du premier semestre porte sur les pouvoirs de la parole, déclinés en trois temps : l'art de la parole, l'autorité de la parole et les séductions de la parole. À partir de l'étude de textes littéraires et philosophiques, les élèves sont amenés à réfléchir sur la parole, son pouvoir et ses limites. L'analyse des procédés rhétoriques, relevés dans des plaidoiries, des réquisitoires et des textes argumentatifs étudiés en classe, permet aux élèves de s'approprier des connaissances aussi bien à l'écrit pour rédiger des textes argumentatifs, qu'à l'oral en organisant des débats contradictoires. Ils réfléchissent ainsi sur le pouvoir de la rhétorique et plus généralement sur l'expression de la vérité (avoir raison, est-ce être dans le vrai ? Suffit-il de convaincre pour dire la vérité ?), thèmes et compétences qui préparent également aux cours de philosophie et au grand oral en classe de terminale.

Répartis en plusieurs groupes, les élèves ont donc pu exploiter, confronter et enrichir ces connaissances acquises en classe en assistant à des audiences collégiales, à juge unique et à comparution immédiate sur des affaires très diverses (maltraitance d'animaux, harcèlement et violence conjugale, vol en bande organisée…). Dès la sortie de l'audience, ils ont discuté avec une avocate qui a pu répondre à leurs questions sur les procès auxquels ils avaient assisté, et enrichir leurs connaissances, afin de bien comprendre que la parole peut être une arme redoutable et particulièrement convaincante.

De retour au lycée, en cours de littérature comme de philosophie, cette sortie a fait l'objet de discussions et d'activités variées sur l'éloquence de l'orateur, ses qualités et son autorité.

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Présentation du projet

La Conquête de l'art du Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA est un dispositif qui permet de dialoguer, d'échanger et de partager des idées sur les « points de rupture » de l'art moderne et contemporain et plus particulièrement sur la persistance de certains préjugés liés à la nature de l’activité artistique, en s'appuyant sur les œuvres de la collection du Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA. Les élèves de première spécialité “Humanités, littérature, philosophie” ont pu discuter dans l'établissement scolaire, à partir des œuvres sélectionnées, avec l'artiste plasticienne Céline Domengie, en particulier sur la place de la femme dans l'art, et sur les représentations du monde, thème au programme de la spécialité.

Paroles d'élèves

« Je me souviens de la liberté de parole qui a pu s'organiser autour des œuvres : tout le monde a pu s'exprimer librement sur toutes sortes de sujets. Ils pouvaient être compris de manière différente, ce qui a permis de se poser plusieurs questions. Par exemple, une femme artiste est-elle obligée de se représenter en tant que femme dans ses œuvres ? »

«Je me souviens de l'horloge et de ses aiguilles qui allaient trop vite, du pique-nique avec Toto, du tapis qui montrait le peuple manifestant pour l'environnement, de la polysémie du mot représentation, du fait que ce qui est tabou et ce qui ne l'est pas changent en fonction de l'époque. »

« Je me souviens de la photographie de la femme qui accouchait, de sa puissance, de sa splendeur et de sa terreur. Cette image est pleine de force, de courage. Je me souviens aussi de l'artiste qui peignait la date de chaque jour qui passait, afin de ne pas l'oublier. »

« Je me souviens de ce tableau sur lequel il y avait une date (6 FEB 1982). Elle m'a marqué car, pour ma part, elle symbolise le temps qui passe, un temps qui ne reviendra pas, plus jamais. Cependant l'auteur de cette œuvre l'a comme immortalisé. »  

« Je me souviens de l'horloge à double vitesse qui n'aura jamais le même horaire que le nôtre et qui peut signifier que le temps passe, s'écoule, et qu'on doit profiter de chaque instant de notre vie comme nous le rappelle la fameuse citation carpe diem, cueille le jour. »

« Je me souviens avoir observé de nombreuses œuvres variées, des photographies, des peintures, des montages ou encore des objets modifiés. Chacune de ces œuvres abordaient des sujets très différents comme l'écologie, le temps ou la vie, et la naissance. Ces créations nous ont permis de réfléchir, de faire des interprétations et des analyses personnelles. L'œuvre m'ayant le plus marqué est probablement la photographie prise quelques secondes après l'arrivée d'un nouveau-né. Elle nous montre l'expérience douloureuse qu'est la naissance, sans aucun jugement. »

« Je me souviens d'avoir été assis en rond, comme si on me comptait une histoire en classe, une histoire sur l'art. L'art représenté sous la forme d'une date, l'art par la naissance, l'art par les tapis, l'art par les objets, l'art dans toute sa splendeur. »

Photographies de l'intervention

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Photographies sur les représentations du monde par les élèves

Ahmet Kassandre 1
 Kassandre 2 Kassandre 3 
 Laeticia Loïc 
 Maeva  Marie
Mélissa Nawell